Lac Chilet, depuis Outrelève

Introduction

Un itinéraire agréable le long d'une vallée qui n'a pas encore été défigurée par des chemins de terre, des traces de pelleteuses, des lignes électriques ou des remontées mécaniques. Profitez de ce saut dans le passé en empruntant le sentier muletier parcouru par des générations d'alpinistes, tout en sachant qu'il n'y a aucune trace de plastique, de moteur à combustion ou de béton. À 1800 mètres d'altitude, par temps clair, vous pourrez admirer un splendide panorama sur les glaciers du Mont Rose.

Description

Nous partons sur le sentier qui monte parallèlement à la route goudronnée. Arrivés à la chapelle du village, dont la façade est ornée d'une agréable fresque, nous tournons à droite et nous nous dirigeons vers la forêt parmi des massifs de fougères. On arrive à un premier sanctuaire avec une statue de la Madone et, peu après, le chemin s'élargit pour devenir un confortable sentier muletier pavé. Vous passez un deuxième sanctuaire et atteignez la base d'un ancien glissement de terrain. Un ruisseau encore utilisé aujourd'hui pour irriguer les prairies longe le sentier muletier et le traverse de temps à autre. Un sentiment de paix et de tranquillité imprègne ces lieux, le murmure du ruisseau se fait entendre au loin tandis que le silence de la forêt n'est rompu que par le gazouillis des oiseaux. Un petit groupe de maisons, aujourd'hui presque réduites à l'état de ruines, est rassemblé au bord du chemin, au milieu duquel se dresse la structure en bois caractéristique d'un rascard. Lorsque vous atteignez la clairière où le sentier de l'alpage de Trome bifurque sur la gauche, continuez tout droit, en passant devant un beau bâtiment rural en pierre sèche, que vous laisserez sur la droite. Après une dizaine de minutes de marche à l'ombre clairsemée des mélèzes, on traverse un petit ruisseau sur deux dalles de pierre. A noter, à environ un mètre en aval du petit pont, des pierres posées au couteau qui empêchent l'eau de dévaler le sentier muletier en cas de crue. Laisser à droite l'embranchement pour le Bec Monpey et, peu après, un court tronçon presque plat permet d'apercevoir le ruisseau qui coule au fond de la gorge. On reprend la montée dans la forêt et, arrivé à un virage près de l'eau, on aperçoit de l'autre côté de la vallée un petit alpage niché dans une verte clairière ; tout de suite après, un grand mélèze ombrage le sentier, on le traverse et on passe sur la roche lissée par l'ancien glacier qui a recouvert la vallée pour arriver à la grande clairière dominée par la Cresta di Voréa, où les splendides pâturages sont parsemés de tas de pierres que les bergers ont patiemment ramassées pour augmenter la surface productive. En restant sur la gauche, on arrive au pont à deux travées en bois qui enjambe le ruisseau et, tout de suite après, on suit le petit sentier qui monte à droite parallèlement au ruisseau, traverse tout le pâturage et rentre dans la forêt (attention à ne pas continuer tout droit sur le sentier plus marqué qui se termine sur le pâturage de l'Ourty). Le sentier monte un peu irrégulièrement en suivant les escarpements du ruisseau et retrouve après environ un quart d'heure la dignité d'un chemin muletier. Sur la droite, une vaste étendue de rhododendrons couvre la pente jusqu'aux eaux claires qui coulent au fond de la gorge. On continue à monter en s'approchant du cours d'eau jusqu'à le dépasser sur un tronçon pavé de grosses dalles de pierre. À la sortie du goulet d'étranglement dominé par quelques rochers gigantesques, on traverse la prairie verdoyante qui couvre le fond de la vallée. Après avoir traversé le plateau, on entame le tronçon du sentier restauré par les ouvriers de la région. Derrière les gros rochers qui ferment le fond du bassin, on commence à voir la blancheur des neiges éternelles et à la fin de l'escalier raide, on suit un tronçon plat d'où l'on jouit d'une vue splendide sur le massif du Mont Rose. Après une dizaine de minutes, on arrive aux 1800 mètres du noyau de Case Vecchie, situé au début d'une splendide vallée sillonnée au milieu par les méandres paresseux du torrent. Au milieu des ruines, un petit sanctuaire abrite une originale statue en bois. On traverse le ruisseau sur le pont et après une courte marche, on s'engage sur le chemin qui traverse les pâturages. Près du ruisseau, une clairière presque plane, à l'herbe fine digne d'un tapis anglais, semble attendre d'accueillir un bivouac, certains visiteurs ayant déjà installé le cercle de pierres et le bois pour le feu de joie. Nous remontons le versant droit de la vallée par un sentier assez raide et parsemé d'éboulis. Une fois en vue de l'alpage Case Nuove, le sentier s'en éloigne brusquement pour replonger dans la forêt. On marche au milieu des rhododendrons en fleurs, à l'ombre légère des mélèzes, jusqu'à atteindre les prairies escarpées en aval de l'alpage Perosa, où un petit chalet d'alpage se détache, suspendu entre le bleu du ciel et le vert des pâturages. Traverser le ruisseau qui descend en cascade et continuer à travers les hautes herbes le long de la piste qui serpente sous les cabanes jusqu'à atteindre le col qui offre une belle vue sur l'amphithéâtre naturel de la vallée. Monter en suivant les nombreux sentiers qui mènent à l'Alpe Perosa, d'où l'on jouit d'un splendide panorama sur la chaîne du Mont Rose. En quittant les écuries, on se dirige vers le sud, à mi-pente, en suivant un chemin muletier bien pavé qui traverse la zone caillouteuse presque à niveau. Peu à peu, le sentier se rétrécit pour devenir une fine piste qu'il faut suivre en direction de la croix que l'on aperçoit en haut de la vallée. Lorsque vous arrivez en vue de la selle, juste en dessous de la croix, suivez les cairns et en quelques minutes, après avoir traversé la butte herbeuse, vous arrivez au lac.